En Algérie, comme dans de nombreux pays à droit musulman, le testament est un outil important de planification successorale. En effet, rédiger un testament n’est pas seulement une démarche administrative : c’est un acte de prévoyance, de sagesse et de justice. Il permet à chacun d’organiser la transmission de ses biens selon sa volonté, tout en respectant la loi et la charia islamique.
Qu’est‑ce qu’un testament ? : Valeur juridique
Le testament, ou « وصية (wasiyya) » en droit islamique, est défini dans l’article 184 du code de la famille comme « l’acte par lequel une personne dispose, à titre gratuit, d’un bien pour le temps où elle ne sera plus ».
Le testament a une valeur juridique réelle : il permet au testateur de léguer une partie de son patrimoine à une ou plusieurs personnes (ou à une œuvre) qui ne seraient pas nécessairement héritiers légaux.
À quel âge ou capacité juridique le testament devient‑il valide ?
Avant de pouvoir rédiger un testament, la loi algérienne fixe plusieurs conditions précises concernant la personne qui le rédige, celle qui en bénéficie et les biens concernés :
Le testateur doit être sain d’esprit, c’est-à-dire en pleine possession de ses facultés mentales. En outre, il doit également être majeur, soit âgé d’au moins 19 ans, âge de la majorité légale.
Enfin, le testateur doit agir librement, sans contrainte ni pression. Un testament rédigé sous la menace, la tromperie ou l’influence d’autrui sera annulé.
Le bien légué doit être déterminé ou déterminable : il peut s’agir d’un bien immobilier, d’un terrain, d’une somme d’argent, d’un bijou, etc. Le testateur ne peut léguer que ce qu’il possède réellement ou qu’il acquerra avant son décès, que ce soit en pleine propriété ou en usufruit.
Types de testaments et modèles PDF et WORD à télécharger
Pour qu’un testament soit valide “testament authentique”, il doit être rédigé devant un notaire, en état muni de sa carte d’identité. Vous pouvez télécharger des modèles valides de testaments en arabe et en français (en WORD et PDF) :
La succession est principalement régie par le Code de la famille, qui s’appuie sur des principes de droit musulman (notamment les catégories d’héritiers réservataires « fard », les quotes‑parts fixes, etc.), après la déduction du 1/3 du testament, s’il y en a un.
Pour illustrer, selon les règles algériennes :
- L’épouse peut avoir droit à un quart ou un huitième selon la présence d’enfants.
- Les enfants, soit le fils et la fille, ont des parts (le fils ayant une part double de la fille)
- Les ascendants, frères/sœurs peuvent également intervenir selon les cas.
Que faire en cas de changement de situation familiale ?
En cas de mariage, divorce, naissance d’un enfant, départ à l’étranger, acquisition ou vente de bien, vérifiez si votre testament antérieur reste conforme à vos souhaits. Sinon, vous pouvez annuler ou rédiger un nouveau testament si vous voulez adapter la répartition (tout en respectant le tiers).
Le testament est révocable : le testateur peut le modifier ou le révoquer à tout moment tant qu’il est vivant et capable. Le Code de la famille prévoit que la révocation expresse peut résulter d’une déclaration faite dans les mêmes formes que pour sa validation, ou bien par tout acte permettant de dévoiler l’intention de le révoquer (révocation tacite, comme la vente des biens mentionnés dans le testament).
En pratique : Vous pouvez rédiger un nouveau testament qui annule l’ancien devant notaire ou passer pour une modification ou rétractation.
Un acte juridique fondamental pour la gestion de votre succession
Rédiger un testament est une démarche sérieuse qui permet d’anticiper sa succession, de léguer une partie de son patrimoine à des bénéficiaires choisis, mais dans les limites strictes fixées par la loi.
L’accompagnement d’un notaire ou d’un avocat est fortement recommandé, surtout en cas de patrimoine international (notamment dans le cas où les héritiers sont répartis entre l’Algérie ou la France) ou de situation complexe.
FAQ
Peut‑on faire un testament pour déshériter son conjoint ?
Non, on ne peut pas totalement écarter le conjoint survivant des droits successoraux légaux.
Que se passe‑t‑il s’il n’y a pas de testament (« ou en cas de succession sans testament avec conjoint survivant ») ?
La succession est alors réglée selon les règles légales du Code de la famille. Les héritiers réservataires interviennent, et la part de chacun est fixée selon les catégories (enfants, conjoint, ascendants, etc.).
Comment faire reconnaître un testament rédigé à l’étranger ?
Pour qu’un testament rédigé à l’étranger soit reconnu en Algérie, il doit d’abord être conforme à la législation du pays où il a été établi, puis validé selon le droit algérien. Concrètement, le document doit être authentifié ou légalisé avant d’avoir valeur officielle, puisque le pays n’est pas signataire de la Convention de La Haye sur l’apostille. Cela signifie qu’un passage obligatoire par la légalisation consulaire est requis : le testament doit être présenté au consulat ou à l’ambassade d’Algérie pour en certifier la signature et l’origine.
Une fois ces formalités accomplies, le testament peut être déposé auprès d’un notaire algérien ou enregistré au tribunal de la famille, notamment s’il concerne des biens immobiliers situés en Algérie.
Inscriptions ouvertes à partir du 18-11-2025 
