Un mariage franco-algérien en Algérie, c’est d’abord une belle histoire d’amour… mais demande aussi quelques démarches clés à maîtriser. Entre le certificat de capacité à mariage (CCAM), l’autorisation de la Wilaya et la transcription en France, chaque étape compte. Suivez cet article pour officialiser votre union en toute simplicité en évitant les pièges administratifs.
Un mariage franco-algérien
Le mariage franco-algérien en Algérie désigne l’union entre un(e) citoyen(ne) français(e) et un(e) citoyen(ne) algérien(ne), célébrée selon les lois algériennes sur le territoire national. Ce type d’union mixte est ouvert à toute personne majeure, qu’elle soit célibataire, divorcée ou veuve, à condition de pouvoir justifier de son statut civil à l’aide de documents officiels (acte de naissance, acte de divorce, acte de décès du conjoint, etc.).
Au-delà des formalités administratives, le mariage célébré en Algérie est souvent empreint de fortes traditions culturelles et de rituels festifs. Parmi les plus emblématiques figure la cérémonie du henné (hnè), organisée la veille du mariage.
Cette célébration, marquée par la musique, les danses et les tenues traditionnelles, voit la mariée — et parfois le marié — recevoir du henné sur les mains, en signe de bénédiction, de fertilité et de bonheur conjugal. C’est un moment chaleureux et symbolique, qui mêle intimité familiale et richesse culturelle.
Les étapes du mariage franco-algérien en Algérie
Le mariage franco-algérien célébré en Algérie suit un parcours précis, structuré en quatre étapes clés :
- L’obtention du CCAM auprès du consulat de France compétent
- L’autorisation de la Wilaya, nécessaire si l’un des futurs époux est Français de naissance
Le mariage civil, à la mairie ou devant notaire - La transcription de l’acte de mariage auprès des autorités françaises
Première étape : le Certificat de Capacité à Mariage (CCAM)
Indispensable pour que l’union soit reconnue en France, le CCAM confirme la conformité du mariage avec le droit français. Il s’obtient auprès du consulat et implique des démarches précises.
Deuxième étape : l’autorisation de la Wilaya pour les mariages mixtes
Dans le cadre d’un mariage franco-algérien célébré en Algérie, une démarche administrative reste incontournable : l’autorisation délivrée par la Wilaya. Cette procédure, propre au droit algérien, concerne les couples où l’un des futurs époux est uniquement de nationalité française. Elle s’apparente, côté algérien, au rôle que joue le CCAM pour la France.
🔹 Qui est concerné ?
Les binationaux ne sont pas soumis à cette formalité. Seuls les couples réunissant un Algérien et un Français « de souche » doivent en faire la demande.
🔹 Où déposer la demande ?
C’est le Wali, autrement dit le préfet, qui délivre cette autorisation :
• Si le conjoint français ne vit pas en Algérie, la demande se fait dans la Wilaya du conjoint algérien.
• S’il réside en Algérie, elle devra être adressée à la Wilaya de sa propre résidence.
📁 Que contient le dossier ?
Les pièces à fournir varient selon la nationalité de chacun des futurs époux. Voici la liste des documents généralement exigés.
✅ Pour le conjoint algérien :
- Formulaire officiel dûment rempli
- Trois photos d’identité récentes
- Certificat de non-mariage, de divorce ou de remariage
- Copie de la carte d’identité nationale
- Justificatif de domicile (facture, quittance, etc.)
- Acte de naissance récent avec mentions marginales
✅ Pour le conjoint étranger :
- Formulaire rempli
- Trois photos d’identité récentes
- Acte de naissance
- Certificat de célibat ou équivalent
- Passeport en cours de validité
- Certificat d’hébergement ou réservation d’hôtel (si non résident)
- Certificat de conversion à l’islam (en cas de mariage algérienne avec français, si ce dernier n’est pas musulman).
- Certificat de capacité à mariage franco-algérien
- Carte de séjour (si résident en Algérie)
- Casier judiciaire légalisé et traduit en arabe
Qui dépose le dossier ?
Les deux futurs mariés doivent se rendre ensemble à la wilaya. La présence des deux est généralement exigée.
Certaines wilayas acceptent une procuration si le conjoint français ne peut pas venir, mais ce n’est pas garanti. Mieux vaut se renseigner directement.
Et ensuite ? L’audition.
Après le dépôt, place à l’enquête. Le couple est convoqué pour un entretien, à la police ou à la gendarmerie.
Questions simples mais personnelles :
Lors de l’audition à la police ou à la gendarmerie, on pose au couple des questions de ce type : »comment vous vous êtes connus, depuis quand, comment vous communiquez…
Parfois ensemble, parfois séparément, et même par téléphone. On peut aussi demander des justificatifs (travail, revenus).”
⏳ Combien de temps ça prend ?
Tout dépend des wilayas. Certains obtiennent l’accord en deux semaines, d’autres attendent plusieurs mois. N’hésitez pas à relancer régulièrement pour suivre l’avancement.
Troisième étape : Le mariage à la mairie : on y est !
Avec l’accord en main, direction la mairie pour le mariage civil en Algérie. C’est à ce moment-là que le couple devient officiellement marié aux yeux de l’État algérien.
Quatrième étape : Transcription du mariage franco-algérien en Algérie
Une fois mariés en Algérie, l’époux ou l’épouse de nationalité française doit faire transcrire le mariage. C’est une étape essentielle pour que l’union soit reconnue par l’État français. La transcription permet d’enregistrer l’acte de mariage algérien dans les registres de l’état civil français.
« Début mai 2024, j’ai envoyé mon dossier CCAM avec accusé de réception. Pendant six mois, aucune nouvelle. Le 12 novembre, j’ai relancé par mail. Le lendemain, on m’a envoyé un questionnaire, et le 14, j’ai appris que la publication des bans avait eu lieu en août… sans que je le sache. Une situation incompréhensible, mais j’ai gardé espoir. Le 15 janvier 2025, nous nous sommes mariés à Oran. De retour en France le 18, j’ai envoyé le dossier de transcription à Nantes le 3 février. Puis tout est allé vite :
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19 février : dossier ouvert
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7 mars : transcription validée
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17 mars : appel de la mairie, livret de famille prêt
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29 mars : réception de l’acte de mariage français
Une procédure longue et un peu opaque, mais al hamdulilah, tout s’est bien terminé. »
Droits et démarches après le mariage : entre Algérie et France
Après le mariage célébré en Algérie, le couple reçoit l’acte de mariage algérien et souvent, un livret de famille, mais beaucoup souhaitent ensuite vivre ensemble en France.
Après la transcription du mariage à Nantes, le couple bénéficie des mêmes droits que pour un mariage franco-algérien en France.
✈️ Rejoindre son conjoint en France : le visa long séjour
Le conjoint algérien doit faire une demande de visa long séjour “conjoint de Français” auprès du consulat de France en Algérie. Ce visa permet d’entrer légalement en France, et puis de demander un titre de séjour “vie privée et familiale” valable un an.
🪪 Le titre de séjour : de la stabilité à long terme
- Première année : un certificat de résidence d’un an est délivré.
- Au renouvellement : si la vie commune se poursuit, une carte de séjour de 10 ans peut être accordée.
🧬 Naturalisation : devenir français(e) par mariage
Le conjoint algérien peut demander la nationalité française, à condition de respecter certains critères, tels que quatre ans de mariage avec une vie commune effective, ou cinq ans de mariage si le couple a vécu moins de trois ans en France et que le conjoint français n’était pas inscrit au registre consulaire.
Mariage franco-algérien : des démarches clés pour une union reconnue
Oui, un mariage entre un(e) Français(e) et un(e) Algérien(ne), célébré en Algérie, demande un peu de temps et d’organisation. Mais ces démarches sont là pour poser des bases solides et faire reconnaître votre union des deux côtés. Une fois tout en ordre, vous voilà prêts à démarrer une nouvelle vie à deux — avec, en poche, un amour reconnu ici comme là-bas.
FAQs
Quel est le délai de transcription d’un mariage franco-algérien ?
Le délai varie de quelques semaines à plusieurs mois, selon la complexité du dossier